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Quelle priorité pour la DSNA de demain : la RO ou l'aéro ?

22 juillet 2021

Après 18 mois de gestion de crise pandémique, le constat est sans appel : obnubilé par des mauvais calculs politiques, l’échelon central a mis en échec la navigation aérienne sur l’été 2021. Caractérisé par le dénigrement d’une profession, l’entretien d’un climat de défiance et la défense d'un modèle perdant-perdant, cet échec est voué à perdurer.


Réserves « opérationnelles »

Les réserves opérationnelles et le compte-temps ont été conçus en plein cœur de la crise sur une base doublement fallacieuse les présentant :

  • d’un côté, aux contrôleurs aériens comme un dispositif protecteur face aux conditions sanitaires ;
  • de l'autre, aux Pouvoirs publics comme une source de productivité pour les années à venir.

Objets politiques par excellence, ils se heurtent désormais à la réalité opérationnelle et sociale.


Des modalités contreproductives qui desservent les intérêts collectifs et individuels en matière de sérénité, de performance et d’investissement.


Le SNCTA continue de s’opposer fermement à ce modèle perdant-perdant, à l’opposé de l’essence même de son engagement syndical, qui ne peut que conduire au recul et à la déchéance de la navigation aérienne. Alors que la sortie de crise aurait dû être construite avec les contrôleurs aériens et non contre eux, quel message est envoyé lorsque :

  • les éléments de performance sont réfrénés par le compte-temps ?
  • la productivité nécessaire pour les années à venir 2022 et 2023 n’est pas compensée au nom de la crise conjoncturelle et passée de 2020 et de 2021 ?
  • l’expertise des contrôleurs est niée pour ce qui concerne la gestion de salle ou la participation à des réunions et projets ?
  • les engagements « sociaux » pris par la Direction  ne sont pas respectés, par exemple en matière de journées de récupérations horaires ou de compensation de tâches confiées aux contrôleurs ?

Ces points, bien loin des objectifs initialement annoncés, constituent, par construction, des freins à l’engagement professionnel et à la confiance envers la Direction. Ce n’est pas la vision que se fait le SNCTA des besoins de la DSNA.

La DSNA de demain ne pourra se construire sans les contrôleurs aériens. Le SNCTA exige une sortie de crise et la fin de ce modèle perdant-perdant.

 

(Im)préparation de la reprise

 Le SNCTA constate que l’énergie et les ressources déployées pour la mise en œuvre des réserves opérationnelles l’ont été au détriment de la préparation de la reprise. En particulier le SNCTA déplore :

  • que l’arrêté définissant les détachements courts, qui devaient être, dès mai 2020, la première réponse à la crise pour faire avancer les projets de la DSNA, vienne à peine d’être publié ;
  • que l'accès au simulateur ait été parfois restreint voire interdit aux contrôleurs aériens volontaires ;
  • qu’aucune coordination ATFCM n’ait été mise en place contrairement aux années précédentes.


Alors que les contrôleurs aériens assurent, sans faille, leurs missions de service public, ils subissent une campagne de dénigrement de la direction des opérations qui cherche à masquer son inaction vis-à-vis des Pouvoirs publics et des compagnies aériennes. Le SNCTA condamne cette attitude, symptomatique d’un dysfonctionnement, visant à s’attaquer au professionnalisme des contrôleurs aériens et à la fierté des missions exercées.

 

L’été 2021, première étape de la reprise de l’activité, est un échec de la Direction tant les enjeux opérationnels et le climat social ont été malmenés au profit de considérations politiques. La balle est dans le camp du nouveau DSNA pour apaiser la situation d’urgence sociale sur laquelle le SNCTA alerte depuis plus d’un an et ne pas sacrifier la décennie à venir sur l’autel des erreurs passées.